L'écriture est le fruit d'écoute, d'observations, de créativité, et d'émotion pour informer, éveiller, rassembler, émerveiller...
Une IA générative compile des infos trouvées sur Internet et les organise comme on le lui a appris. Dans l'expression fake news, il ne retient que news. Il ne vérifie rien. C'est un algorithme !
Or, raconter une histoire (storytelling) n'est pas raconter des histoires.
Les entreprises jouent leur réputation, les étudiants, la crédibilité de leur diplôme, etc. Si les IA génératives sont parfois utiles, les erreurs sont fréquentes, qu'elles soient sur le fond ou sur la forme (orthographe...).
Par manque de temps ou de recul, il peut alors être utile de s'appuyer sur un.e professionnel.le.
Le soleil se lève. Pas un nuage dans le ciel. Les vaches meuglent de joie en retrouvant l'herbe verte des prés. Le cheval hennit en voyant sa jument et l'âne, souhaitant participer à la conversation, se met à braire. Chacun se réveille. Le cochon grouine, le mouton bêle et la chèvre béguète.
Dans la basse-cour, c'est un véritable tintamarre ! Chacun souhaite se faire entendre plus fort l'un que l'autre ! Le coq chante, les poules caquettent et gloussent pour rassembler leurs poussins qui pépient tous ensemble. Le faisan et la pintade criaillent, le dindon glougloute, les perdrix cacabent et les canards cancanent, sans oublier le jars qui jargonne avec son oie préférée qui cacarde pour lui répondre ! Se glissant entre toutes ces pattes, la souris chicote gaiement.
Plus au loin, dans la campagne, le renard glapit à la vue du lièvre qui, à la course, vagit à tue-tête ! Les lapins se tapissent à cette échappée en clapissant. Mais peu importe, les corbeaux ne manquent pas. Picorant les grains de maïs fraîchement semés, ils croassent de joie devant un tel festin. Le renard en séduira bien un parmi l'ensemble. La belette en profite pour s'éclipser en belottant. Cachés dans les broussailles, trois chevreuils sortent de leur cachette en réant ce qui surprend un sanglier et sa laie qui s'enfuient en grommelant d'être ainsi dérangés !
Sur un talus, les grands arbres retrouvent leurs feuillages et... leurs habitants ! Un geai cajole en étirant ses ailes multicolores tandis que le pic épeiche, entre deux percussions sur un tronc, peupleute allégrement. La pie, quant à elle, jacasse stridemment en ramassant des brindilles pour construire son nid. Le faucon, sereinement perché sur un piquet de bois, réclame.
Dans le jardin, c'est un feu d'artifice de couleurs. Les fleurs renaissent rameutant moult insectes. Les abeilles et les bourdons bourdonnent, les grillons grésillent, les sauterelles stridulent. Et, les oiseaux cherchent leurs moitiés. La fauvette et la mésange zinzinulent, l'alouette turlutte, le moineau piaille, le rossignol chante, la linotte gazouille, la tourterelle roucoule, la grive gringotte tandis que le merle se contente de siffler ! Plus haut dans le ciel, les hirondelles trissent. Les étourneaux, attentifs à l'éclosion des cerises, pisottent d'impatience.
Le soir tombe. Le crapaud coasse dans sa mare, la chouette chuinte et le hibou bouboule à moins qu'il ne (h)ulule...
Le printemps est arrivé ! Vive les voix de la nature !
La campagne est aujourd'hui associée à une foule de mots (paysan, agriculture, agronomie, vacherie...) dont il peut être amusant de regarder les origines...
La campagne (« campaigne ») était, au début de la renaissance, une « vaste étendue de pays plat et découvert » et « battre la campagne » signifiait la parcourir pour faire lever le gibier (privilège exclusif des nobles). Dans cette campagne, habitaient les « païsants et les païsantes ou païsandes » qui cultivaient la terre.
Si malheureusement, celle-ci produisait peu, elle créait des « pauvres » (du latin « paucus », peu, et « parere », enfanter, appliqués au départ à une terre ou à du bétail peu productifs). L'association était évidente puisque les latins basaient la richesse sur la culture et le bétail. D'ailleurs, « pecunia » (l'argent en latin) venait de « pecus », le bétail. Nous avons gardé le sens monétaire mais le français moderne l'a dissocié de la production agricole !
L'agriculture vient également du latin, « agricultura », la culture de la terre. Cela nous paraît logique. En revanche, l'agronomie est issue du grec (« agros », le champs et « nomos » la tradition). C'était à l'époque la charge du magistrat préposé à l'administration rurale, ou l'inspecteur chargé de la police des campagnes ! Peu à peu, le terme a quitté la justice pour la science.
L'agroécologie est beaucoup plus récente. Le zoologiste et biologiste allemand E. H. Haeckel (XIXè s.) créa le terme ökologie sur des racines grecques (« oikos », la maison et « logos », le discours associé au savoir). Puis, en 1928, un agronome (un scientifique, pas un magistrat !!) américain, Basil Bensin, juxtaposa agronomie et écologie.
L'origine du mot élevage est évidente : faire lever, élever. Il s'applique aisément au bétail depuis des siècles. En français cadien (de Louisiane, ex-province française aux États-Unis), on l’appelait « la vacherie ».
A la fin du XIXè s., apparaît une autre signification de la vacherie : une « manière d'agir animale, c'est-à-dire dépourvue de la raison qui caractérise l'homme » et pourtant un
proverbe chinois dit que « la bouse de la vache est plus utile que les dogmes : on peut en faire de l'engrais » !
Une fusillade. 12 morts. Le sourire se teinte de sang. Les français redécouvrent la liberté des mots, des dessins que permet la démocratie. La démocratie... en théorie. La liberté de la presse
n'est pas acquise. Elle est régulièrement remise en cause, même dans les démocraties et elle commence par l'autocensure.
Celle-ci peut être un jeu que l'on joue, dont on se joue. Regardez « l'étiquette » au sein des cours royales. C'étaient des codes à respecter. Nul ne pouvait dire ou faire quelque chose
qui ne seyait pas à la société qui lui faisait la faveur de l'accueillir, sous peine d'être exclu. L'étiquette n'est pas l'apanage des cours royales. N'est-elle pas le signe distinctif de moult
assemblées ? Celui qui déroge à une société codifiée la remet en cause...
N'était-ce pas ce que faisaient les chroniqueurs, les caricaturistes de Charlie Hebdo, déroger à l'étiquette, lutter contre le politiquement correct, provoquer, dire tout haut ce que d'aucun
pensait mais n'osait pas dire ?
Il y a aussi l'autocensure de la peur. Comment imaginer que dans des démocraties en 2014, soit retirée la projection d'un film parce que celle-ci est un objet de menaces ? Les médias ont
soulevé la question, peut-être devraient-ils la soulever plus souvent d'ailleurs, et le peuple attaché à la liberté d'expression, et à la liberté de voir ou de savoir, a réclamé la libération du
film !
N'était-ce pas ce que revendiquaient les chroniqueurs, les caricaturistes de Charlie Hebdo, rire de tout quitte à risquer la mort ?
Et puis, il y a la censure, celle que l’État impose parce qu'il a peur d'être raillé par son peuple. Le pouvoir se doit d'être beau, habillé de panache ! Nous croyons bien à tort que depuis
la Révolution et la Déclaration des Droits de l'Homme, il n'y a plus de censure. Or, Napoléon la rétablit en 1810, la Restauration (1815-1830) l'entretient, Louis-Philippe, allègrement mis en
scène par la caricature, lutte de toute sa force contre elle et ainsi de suite.
1891, la Troisième République vote une loi sur la liberté de la presse vite restreinte en 1892 ! Puis, la censure est clairement réinstallée pendant la Première Guerre mondiale. Mais, le
crayon se relève avec la création du Canard enchaîné en 1915, qui joue avec les censeurs. Et revoilà la guerre, Pétain, les nazis... Adieu la liberté des mots et des images.
1945, retour à la démocratie ! La Libération... de la presse ? Non, l'ORTF chapeaute les médias, et pendant la guerre d'Algérie, l’État surveille les journaux pour éviter qu'ils ne
dénoncent la torture.
Mai 1968, Révolution pour une Libération... de la presse ? Non. Un journal satirique, Hara Kiri né en 1960 est interdit de parution en 1970 suite à une banale Une sur la mort de De
Gaulle.
Mais, ses plumes se secouent et créent Charlie (en hommage à Charles de Gaulle) Hebdo ! 2006, leurs quelques dessins sur Mahomet sont trainés en justice. La liberté d'expression gagne (ce
n'est pas toujours le cas) !
N'était-ce pas ce que demandaient les chroniqueurs, les caricaturistes de Charlie Hebdo, la reconnaissance du droit à écrire et à dessiner ?
Ce qui vient de se passer témoigne d'une troisième censure, celle de la violence. 2011, locaux incendiés. Charlie se relève de ses cendres. 2015, massacre des auteurs qui savaient ce qu'ils
risquaient mais qui avaient décidé que ni la censure, ni l'autocensure ne briseraient leurs plumes. Seuls le sang et leur conscience y couleraient ! Ils sont morts, dans l'horreur. D'autres
auteurs se lèvent pour prendre la suite. Charlie Hebdo continuera de paraître. Bravo !
Maintenant, nous devrons rester attentifs à ce qu'un autre « politiquement correct » ne s'installe, inhibant d'autres Charlies !
Les libertés de parole, des mots et des dessins ne sont pas acquises. Nous devons les accepter, même quand elles nous dérangent.
Je suis Charlie.
L'inauguration officielle du musée de l'immigration à Paris m'a donné envie de rappeler l'origine de certains mots devenus si « français » qu'on en a oublié le sens initial.
Si 80% de notre langue actuelle provient du latin, les 20% restant se partagent entre le grec, le francique, le gaulois et le reste du monde ! Voyons ceux-ci...
Les mots voyagent et véhiculent de nouveaux sens et concepts.
Parfois, ils sont transcrits tels-que, ou très légèrement modifiés, car associés à une pratique (le ski, norvègien, le basket-ball, anglais) , une nourriture (pizza, nem, tofu, corn-flakes, couscous), une matière (coton, arabe, mousseline, italien) ou un état d'esprit (zen) typiques de leurs lieux d'origine.
D'autres, en revanche, ont une origine plus floue... Ouvrons les fenêtres ! Was ist das? me direz-vous ! Qui sait que le café vient de l'arabe (qahweh) et le toboggan de l'algonquin (odabaggan), où il était une forme de traineau ?
L'arabe nous a enseigné des notions mathématiques avec ses mots : algèbre, chiffre très lié au zéro issu de « sifr » (le vide). Le zénith est issu de « ssamt ar-rass » (la direction de la tête).
Les religions étrangères s'invitent également dans nos jeux vidéos comme l'avatar, une des incarnations successives de Vishnu.
En matière d'argent, les mots coulent comme le cash (anglais) : bakchich (« don » en perse), loto (« jeu de hasard » en italien) et si vous avez la baraka (« bénédiction » en arabe) vous pourrez mettre votre butin (bute, « proie » en allemand ancien) à la banque (italien).
Il est des mots qui voyagent tant, que leur sens en a perdu le nord ! Si aujourd'hui, faire du bivouac est plutôt synonyme de vacances, pour les suisses au moyen-âge, il n'en était rien. Le biwacht était la garde externe des villes fortifiées. Ces soldats avaient besoin d'abris rudimentaires. Et voilà ! Les soldats sont partis et les tentes sont restées...
Et le robot, bien utile, vient de « robota », le travail forcé en nééerlandais !
Aujourd'hui, le storytelling s'invite à la table des biographes, et le marketing dans la communication...
Des mots français se retrouvent dans les langues étrangères, notamment celles de nos voisins. Ce sera l'occasion d'une prochaine chronique...